VARIÉTÉS ET USAGES DIVERS.

Par l’abbé A. WALKER, missionnaire au Gabon.

Le Bananier, plante herbacée, facilement reconnaissable à ses immenses feuilles, généralement d’un vert clair, et à ses énormes grappes de fruits ou « régimes » inclinés vers la terre, se rencontre dans tous les villages du Gabon, soit derrière les alignements des
cases, soit dans les plantations de la forêt.

On divise les bananes en deux classes :

  1. La grosse banane (1), appelée aussi plantain (2) ou banane-cochon (3), que l’on consomme ordinairement verte, bouillie à l’eau
    ou cuite sous la cendre. Elle est très appréciée des Noirs et constitue pour eux un aliment de première utilité.
  2. La banane douce (4) ou banane de dessert, plus petite, plus savoureuse, mais moins nourrissante, appréciée surtout des Européens.

La première (Musa paradisiaca) semble être originaire du pays ou du moins avoir été apportée par les tribus indigènes dans leur exode
vers la Côte. C’est d’elle que nous parlerons dans cette étude.

Nom scientifique : Musa × paradisiaca

Classification supérieure : Bananier

Ordre : Zingiberales


La seconde (Musa Sapientum) comprend plusieurs variétés d’importation relativement récente. Nous ne la citons ici que pour mémoire.

I. Variétés de grosses Bananes. — Le Bananier plantain comprend plusieurs variétés. Les Indigènes en distinguent plus d’une
trentaine, différant parfois entre elles par la couleur de la tige ou des feuilles, mais surtout par la longueur des « régimes », la forme, la
teinte ou les dimensions des fruits. Ceux-ci sont gros ou petits, longs ou courts, plus ou moins anguleux, presque droits ou sensiblement arqués, à pelure vert tendre ou vert foncé, rouge, brunâtre ou violette, simple, mouchetée ou rayée.
Toutes ces variétés semblent pouvoir se ramener à trois types principaux : le genre « éwangè, ébang ou gibangi » (régime court et gros,…


Lexique : notes de bas de page
(1) En langue indigènes : ikondo, ekon, digondi, akondo, dékondo, okondo, liko.
(2) Plantain ou plantin : nom donné par les anciens auteurs.
(3) Banane « Cochon », parce que dans certains pays ces fruits servaient surtout à la nourriture des porcs.
(4) Suivant les idiomes : iloto, alora, dilolu, déloto, dilolo, élolo, lilolo.


fruits espacés) ; le genre « ina, ésong ou dina » (régime long et petits fruits serrés); le genre « ibélé, obéla ou biri» intermédiaire
entre les deux autres (régime court et petits fruits) (1).


Lexique : notes de bas de page

(1) Nous donnons ici la description de 27 variétés de grosses bananes, avec leurs appellations indigènes en huit langues ou dialectes :
1 Mpongwè, Galoa ou Nkomi; 2 Fang ou Pahouin; 3 Eshira; 4 Ivili de la Ngouniè; 5 Akelè, 6 Séké ou Boulou; 7 Ishogo; 8 Ivéa.
N. B. — Pour la lecture des noms vernaculaires :
g, toujours dur, même devant « e », « i »,
s, toujours dur, même à l’intérieur d’un mot.
u, comme « ou » français, dans « cou ».
w, comme dans l’anglais « well ».

Le Bananier Plantain au Gabon de l'Abbé Walker André
Le Bananier Plantain au Gabon de l’Abbé Walker André

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