de Sandrine Mariella Bayendi Loudit, Auguste Ndoutoume Ndong et Frédéric Francis

Les agents de l’IGAD ont répertorié 69 produits phytosanitaires (Fig. 3). Il y a 53 % d’insecticides dont deux combinés aux acaricides et un combiné aux nématicides. Selon les entretiens réalisés avec des maraîchers, il ressort qu’il y a au total 20 pesticides disponibles sur les différents sites. Il faut noter que les exploitants s’approvisionnent en pesticides selon les différents points de vente à Libreville et Owendo. Cent pour cent des exploitants du PK8 utilisent des insecticides, contre 85 % à ADL et 82 % à Owendo. Les insecticides sont essentiellement utilisés contre la teigne des crucifères sur le chou, contre les pucerons sur l’amarante, l’oseille, et le piment, et contre les chenilles sur la tomate.

La lambda-cyhalothrine est la matière active la plus employée sur tous les sites, sous les noms commerciaux de Zalang et de Karaté, sur l’amarante et la tomate pour lutter contre les chenilles et les pucerons. Les doses varient de 10 ml/10 l d’eau à 20 ml/10 l d’eau, soit de trois à six fois la dose recommandée par les guides de formation (IGAD, 2014). Selon de Bon et al. (2014), cette molécule est utilisée dans plusieurs pays africains (Tanzanie, Ghana, Bénin et Madagascar). Elle est également rencontrée au Togo (Adjrah et al., 2013).

Concernant les herbicides, 75 % des maraîchers du PK8 les utilisent, alors que 55 % de ceux d’Owendo le font, et que cette pratique est quasi inexistante à ADL (5 %). En général, ils ont recourt aux herbicides pour l’entretien des allées autour des planches. Le paraquat et le glyphosate (herbicides totaux) sont les seules matières actives employées, à des doses variant entre 50 ml/10 l d’eau et 80 ml/10 l d’eau.

Les fongicides sont utilisés à ADL et Owendo, par respectivement 35 % et 36 % des maraîchers, contre seulement 25 % de ceux du PK8. Le mancozèbe et la bouillie bordelaise (sous différents noms commerciaux) sont les plus employés. La dose la plus élevée est de 30 ml/10 l d’eau, essentiellement sur le site du PK8. Les fongicides sont employés sur l’aubergine, la tomate et la baselle.

Certaines de ces matières actives sont également rencontrées en agriculture légumière en Afrique de l’Ouest : dimethoate, chlorpyrifos, malathion et glyphosate (Williamson et al., 2008).

Il n’y a pas de fréquence prédéfinie de traitement aux pesticides. Par contre, il y a au minimum deux traitements préventifs qui se font en pépinière et au champ. Les traitements curatifs interviennent dès l’apparition des symptômes d’attaques sur les plantes. Sur les parcelles de chou, il peut y avoir cinq à six applications et au moins deux sur l’amarante.

À notre connaissance, aucune étude n’a été réalisée sur les résidus de pesticides dans les sols maraîchers et les cultures du Gabon. Pour Boland et al. (2004), les risques liés à l’utilisation des pesticides et des produits chimiques en général sont plus prononcés dans les pays tropicaux que dans les pays tempérés car les effets d’empoisonnement sont plus rapides quand il fait chaud et les vêtements adaptés sont rares. Le non-respect de la réglementation par rapport à l’utilisation des pesticides (port de vêtements adéquats, fréquence, non-connaissance de délais après récolte) est noté chez la plupart des exploitants en Afrique, comme par exemple au Togo (Adjrah et al., 2013). Au Gabon, la structure chargée de l’approvisionnement et de la vente des produits phytosanitaires est la Gabonaise de chimie. Au niveau des différents sites, il y a des exploitants ou groupements d’exploitants qui assurent le commerce de détail des différents intrants. Toutefois, certains maraîchers utilisent des produits qui ne se sont pas forcément adaptés à l’espèce cultivée et aux conditions de cultures. À cela s’ajoute parfois le non-respect des doses et des délais avant récolte.

Répartition des produits phytosanitaires par classes
Fig. 3 : Répartition des produits phytosanitaires par classes

… Lire la suite ici.

articles similaires

Le maïs

Maïs
1 mars 2022 0 Commentaire 10 tags

Terre de culture : Le maïs - Son nom vernaculaire le plus commun est maïs. Ce terme vient de l’espagnol maíz, emprunté lui-même à la langue des Taínos de Haïti qui le cultivaient. De nombreux autres noms vernaculaires

La baselle ou l’épinard tropical

Baselle Alba
16 mai 2021 0 Commentaire 7 tags

Facile à cultiver, la baselle ou épinard (Gabon) est une plante grimpante qui présente un grand nombre d’avantages nutritionnels et économique. Présentation : Nom scientifique basela rubra (épinard rouge) ou

Coaching agricole

3 juillet 2021 0 Commentaire 7 tags

Terre de culture (Agriculture Gabon) : La maison du potager vous délivre des recommandations éclairées pour la réalisation d’un potager respectueux de l’environnement et de la biodiversité.